Charles Coypeau d’Assoucy, Les Avantures de Monsiur [sic] d’Assoucy
Paris, Claude Audinet, 1677. In-12, front.-[18]-143-[1bl]-[2]-152[i.e.154]-[3]p, répétition des pages 141-142 dans la seconde partie.
Contrefaçon de l’édition originale, publiée la même année, probablement provinciale (nous la pensons lyonnaise). Elle reprend donc le texte, avec une composition en plus petits caractères et plus serrés, d’où un nombre de page divisé par deux. Il y eut toutefois deux contrefaçons, très proches et au collationnement identique (hors feuillets préliminaire). Tchémerzine indique par erreur (I, 148-149) que l’autre contrefaçon est l’édition originale. Mongrédien (n°28) signale l’autre contrefaçon, qui se distingue de la notre par l’absence d’erreur à « Monsieur » et à « Chez » sur la page de titre (la nôtre porte « Cez »). Dominque Bertrand, dans son édition des oeuvres de Dassoucy (Paris, Honoré Champion, 2008) a bien identifié les deux contrefaçons, sans toutefois en donner les collationnements précis.
Cette contrefaçon sera remise en vente en 1678. Nous avons pu trouver deux exemplaires numérisés avec la page de titre de la première partie sur laquelle un I a été rajouté pour changer l’année.
Paradoxalement, cette contrefaçon est plus rare que l’édition originale…
Ce roman burlesque, largement autobiographique, mêle prose et poésie. Le célèbre libertin raconte ses voyages accompagné de ses deux pages musiciens, notamment son voyage avec Molière en Avignon. Il l’avait rencontré à Lyon en juillet 1655 et le suivit jusqu’en février 1656. Il eut de nombreuses mésaventures, fut emprisonné, etc. « On y trouve de la bonne humeur, une jolie manière de conter, du naturel, de l'esprit facile, une naïveté assez aimable et un très vif sentiment de la nature, [...] qui toute proportion observée, fait quelquefois songer à Rousseau. » (Faguet, Histoire de la littérature française). Rappelons aussi que Dassoucy était homosexuel, que plusieurs écrivains de son époque s’en sont moqué, comme Chapelle et Bachaumont. Il répondit ainsi, à propos de Chapelle :
« il me cedoit fort librement la moitié de son lit. C'est pourquoy, aprés avoir eu de si longue preuve de la qualité de mes desirs & m'avoir bien daigné honnorer plusieurs fois de sa couche, il me semble que c'étoit plutôt à luy à me justifier qu'à Messieurs du Presidial de Montpellier, avec lesquels je n'ay jamais couché » (p.148 de notre édition).
Pleine basane, dos à nerfs orné, pièce de titre, quelques feuillets un peu plus courts et abîmés en marge. Quelques petites réparations anciennes.
Notre exemplaire porte une reliure lyonnaise début XVIIIe (ca.1710), donc légèrement postérieure, typique de celle que nous avons déjà vues. Il y a aussi une preuve que l’exemplaire est resté en feuilles quelques temps avant d’être relié : un trou de vers qui se retrouve sur plusieurs feuillets, toutes les 24p (au 7e feuillet des cahiers du tome I). Cela montre bien un travail avant la reliure et explique probablement aussi les bords abîmés.
Edition rare.
Prix : 700 euros.
