Pierre-Louis-Gabriel Le Bas du Coudray, Rhétorique De Mr Le Mire professeur d’éloquence au Collège Royal de Nanterre en l’année 1746.
[Nanterre, 1746]. In-8 (19*13cm), 342p.
Beau manuscrit à l’encre brune, réglé au crayon, d’une unique main, principalement en latin mais avec de larges passages en français. Quelques ratures.
Dans les passages en français se trouvent plusieurs poèmes en alexandrins sur l’éloquence, notamment p.299-300 et p.331 jusqu’à la fin, ce dernier étant une copie du Poème sur les Mauvais Gestes de Ceux qui parlent en Public, et sur tout des Prédicateurs de Louis de Senlecque (1652-1714), qui fut aussi professeur de rhétorique au collège de Nanterre :
« C’est en vain qu’un docteur qui prêche l’Evangile
Mesle chrétiennement l’agréable à l’utile
S’il ne joint le beau geste à l’art de bien parler
Si dans tout son dehors il ne sçait se régler
Sa voix ne charme plus, la phrase n’est plus belle
Dès l’exode, j’espère la gloire éternelle
Et quelquefois dormant sans interruption
Je reçois en sursaut la bénédiction […] »
Le blason sur la page de titre nous permet d’identifier le probable auteur de ce manuscrit. En effet, il s’agit d’un blason d’alliance sur lequel on reconnait le blason de la famille Le Bas du Coudray et celui de la famille de Bauquemare. Rémy Le Bas du Coudray (1688-1768), lieutenant au régiment de Piémont puis conseiller général à la cours des aides de Normandie épouse en 1720 Marie-Madeleine Bauquemare (ca.1696-1784). Ils ont au moins 6 enfants dont Pierre-Louis-Gabriel (1729-ca.1756) qui sera lieutenant de dragons. Cela fait de lui le candidat idéal pour ce manuscrit car il avait l’âge d’être au collège royal pour y préparer les concours militaires.
Ajoutons que ces familles étaient installées à Lisieux (Calvados) et que notre manuscrit provient du fonds du séminaire de Caen.
En revanche, nous n’avons pas su identifier le professeur. A cette époque, on trouve la trace de deux professeurs de rhétorique et éloquence : Jean-Baptiste Gaignard (actif en 1728, mort avant 1757) et Jean-Baptiste Bernard (actif en 1728, chanoine régulier de Sainte-Geneviève). Il est fort possible que ce Le Mire fut aussi un chanoine régulier de Sainte-Geneviève.
Plein veau blond glacé, dos lisse orné, pièce de titre maroquin, triple filet d’encadrement sur plats avec petit fleuron aux angles, roulette en bordure des contreplats et sur les coupes, tranches rouges. Petit manque à la coiffe supérieure, mors fendus en tête, trois petits accrocs en bordure des contreplats.
Beau manuscrit.
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