Louis de Robert, Le Roman du Malade.
Paris, Bibliothèque Charpentier - Eugène Fasquelle, 1911. In-12, 326p.
Edition originale, un des 10 exemplaires sur hollande, seul papier annoncé à la justification mais le tirage total en grand papier est à 15 exemplaires (avec 5 japon).
Notre exemplaire est justifié n°1 à l’encre mais cela nous semble apocryphe. Le numéro est normalement imprimé et il est aussi quasi-certain que les n°1 à 5 soient réservés aux japon. Notre exemplaire devait être un exemplaire de passe.
Le plus grand roman de Louis de Robert qui obtint le prix Fémina. Ce roman, quoique méconnu, fut admiré de Colette et Marcel Proust et il y a même une analogie entre le héros du roman et celui de Du côté de chez Swann, qui ne parait que 2 ans plus tard. Proust en dit : « Pour ceux qui, comme moi, croient que la littérature est la dernière expression de la vie, si la maladie vous a aidé à écrire ce livre-là, ils penseront que vous avez dû accueillir sans colère la collaboratrice inspirée ».
Robert aura même une grande importance dans la publication du roman de Proust dont il corrigea certaines épreuves… Proust lui offrira un des exemplaires sur hollande de son roman alors que Robert n’avait offert qu’un exemplaire du tirage courant de son roman, tout en se disant « son admirateur » dans la dédicace (Proust n’avait alors publié que Les Plaisirs et les Jours).
A ce sujet, nous conseillons la lecture de « Louis de Robert & Marcel Proust, une amitié littéraire » édité par Benoît Forgeot et facilement téléchargeable sur internet. Certains détails de notre fiche sont d’ailleurs directement issus de ce catalogue.
Exemplaire enrichi d’une L.A.S. de Robert à Robert (!) : « Mon cher confrère, j'ai lu avec le plus vif plaisir le volume que vous avez bien voulu m'envoyer avec une dédicace qui prouve la persistance de la sympathie que vous m'avez déjà exprimée, si j'ai bonne mémoire, au moment du Roman du Malade, votre Nicolas Jonquille m'a fait passer d'agréables moments. C'est plein d'esprit. Croyez, je vous prie, à mes sentiments les meilleurs. Louis de Robert ». On notera que Les Aventures singulières de Nicolas Jonquille, de Robert de Machiels (1880-1965), ont été publiées en 1914. C’est d’ailleurs son dernier roman, s’étant surtout essayé aux comédies, drames et autres formes théâtrales.
Demi-maroquin fauve à coins, filets en bordure, dos à nerfs décoré dans les caissons, tête dorée, couvertures et dos conservés.
Très bel exemplaire, rare en grand papier.
Prix : 1500 euros.