Albert Laponneraye, Cours public d’Histoire de France, depuis 1789 jusqu’en 1830.
S.l., s.n., [décembre 1831]. In-8, 16p.
Edition originale de la sixième leçon de Laponneraye. Rédigées alors qu’il était prisonnier et au cachot, de mémoire, il donne des leçons dès sa sortie de prison, à partir du 6 novembre 1831. Après 4 leçons ayant rassemblé 200 à 300 personnes, la police décida d’interdire les suivantes et fit fermer son cours le 4 décembre 1831, au moment de la cinquième leçon.
Ces leçons sont rares et étaient au nombre de 34. Il ne semble pas y en avoir eu plus. Une des plus notables est celui sur Robespierre (douzième leçon), personnage qu’il affectionne beaucoup et dont il fit l’édition des œuvres. La sixième leçon concerne la fin du règne de Louis XVI, qu’il nomme interrègne, et la rédaction de la constitution de 1791. Il fait un parallèle avec 1831, quand il espérait l’avènement d’une nouvelle république. Il critique aussi la bourgeoisie qui en 1791 comme en 1831 veut le pouvoir sans le peuple. Le dernier paragraphe est intéressant à ce sujet :
« Vous allez vous récrier que le vote universel est injuste, absurde ; que le peuple est incapable de voter à cause de son ignorance. Cela ne vous regarde pas. De quoi vous mêlez-vous ? S’il vote mal, tant pis pour lui, c’est son affaire et non la vôtre. Vous faites les officieux bien mal à propos. Vous voulez octroyer la liberté au peuple, mais le peuple ne veut pas d’une liberté octroyée, il ne veut que celle qu’il se donne à lui-même. Vous voulez gouverner le peuple, laissez-le se gouverner à sa guise. Le peuple est infaillible ; il ne peut mal faire, il ne peut se tromper. »
Broché, sous couverture marbrée moderne. Une feuille a été intercalée au milieu, début d’un texte sur la journée du 23 juillet [1789] parlant ici de Foulon de Doué qui fut assassiné le 22 juillet.
Document rare.
Prix : 50 euros